.
Quelques anecdotes
par Marc LE CAM


Matelot commis à bord
du Lac Tonlé Sap de 1960 à 1963,
demeurant à Beaupuy
en Haute-Garonne.


Toutes ces anecdotes sont exprimées sans arrière pensée et sans animosité.
J'ai passé toute ma carrière comme personnel civil de la Défense (Armée de l'Air)

Un jour le bosco, le Second Maître de 1ère classe, avait demandé au matelot FERRERO de balayer la plage avant. Un grand moment après, le chef voyant notre ami appuyé sur son balai et ne bougeant pas, le surpris par derrière et le voyant semi somnolant lui crie : "alors FERRERO on dort ?" et l'ami de lui répliquer avec son bon accent d'Ollioules : "eh non chef, je pense ...".

Au début le Premier Maître timonier, celui qui figure sur les photos, son prédécesseur se nommait CHABAUD ( notre timonier Quartier Maître chef et ami Henri POULIQUEN l'a connu). A cette époque le pacha, Officier des Equipages 1ère classe s'appelait HERMANN d'origine Alsacienne il avait un parler bien net.
Donc un jour, nous rentrions de mer, et après avoir viré la grande jetée, avions mis le cap sur la tour de la Direction du Port pour traverser la rade.
A la passerelle, le Pacha, le Second, le Premier Maître timonier et ses jumelles, le radio, notre ami timonier et votre serviteur (le roi du chadburn, j'oublie le matelot de barre).
Tout à coup le Premier Maître timonier : "Commandant je crois qu'il y a un sous marin, qui va couper notre route...".
Une voix tonitruante lui coupe la parole : "Ahrrr... CHABAUD, tu ne vois pas, même avec tes jumelles, que c'est une marie-salope... ah, ah, ah...".

Au début de ma navigation en fin des années 60, il fallait bien que le m'amarine, aussi dès qu'il y avait du mouvement, et le bon vieux TONTON (Tonlé Sap) savait bien rouler, j'avais un teint vitreux et l'air pas à l'aise du tout. Et fait souvent constaté le Pacha venait toujours en cuisine, à ces moments là et me sursurait de sa douce voix : "ah ! ah ! ah ! commis... tu aurais mieux fait de t'engager chez les gabelons, ah ! ah !"
Heureusement par la suite ça allait mieux pour moi.

Pour moi le bosco était d'un grand secours, car lorsqu'on nous annonçait du mauvais temps, il fallait amarrer les fûts de vin sur leurs bers, situés entre les frigos et la cloison du tambour machine (je ne sais pas si vous vous en souvenez). Il le faisait lui même et ça tenait bon. Comme un service en vaut un autre... chaque fois que le chef passait devant la cuisine (le poste des Seconds Maîtres étant en face) et c'était souvent, je voyais deux gros yeux ronds (sous un crâne chauve) qui roulaient bord sur bord, le tout accompagné de "hum, hum.." gustatifs, ce qui voulait dire : "prépare le gwin ru, j'arrive..." et son canon l'attendait, oh ! pas longtemps... sur le bureau de la cambuse.

Lors du grand carénage, ou le TONTON avait subi des modifications pour transporter du TR5, je me souviens que nous nous moquions (gentiment) des ouvriers de l'Arsenal.
Le matin ils arrivaient au compte goutte, mais aux heures de sorties de 12 h et de 17 h, mais davantage le soir, la trentaine qu'ils devaient être à bord faisait un énorme bouchon à la coupée. La sirène hurlait et c'était la ruée vers l'or, qui en courant, qui en sautant sur un vélo, et en quelques secondes il n(y avait plus que nous à bord, dans un silence presque surnaturel...


.